En 2019, à l’âge de 68 ans, Claire Flury s’est lancée dans une nouvelle aventure ! Elle a créé Plaff, le podcast qui fait entendre les discriminations dans l’emploi vécus par les femmes dès l’approche de la cinquantaine.
Claire, tu as 72 ans. En regardant dans le rétroviseur, quelles sont les grandes étapes de ta vie ?
Je ne suis pas d’un tempérament à regarder dans le rétroviseur. Je me garde bien des regrets. Bien sûr, si je regarde des photos de fêtes ou de voyages effectués en famille dans les années 2000, je n’échappe pas à la nostalgie. En même temps, je suis contente d’avoir eu la joie de connaître des moments aussi heureux.
Ma vie s’est structurée autour des enfants : avant eux, pendant, après ! Ce n’est pas très original, Nous avons eu 4 enfants, ce qui m’a beaucoup occupée pendant une vingtaine d’années. Je suis toutefois restée vigilante à conserver des centres d’intérêt en dehors d’eux.
Qu’est-ce qui t’a marqué positivement ?
Je bénéficie d’une bonne santé et de beaucoup d’énergie naturelle, ce qui m’a été donné et dont je me réjouis chaque matin. Cette condition étant remplie, j’ai la chance de vivre dans un couple stable avec mon mari depuis 1976 et de parvenir à maintenir, au mieux possible, une famille soudée et un réseau d’amis fidèles.
À l’approche de ta retraite, comment t’es-tu sentie ? Tu t’es préparée à la retraite ? Comment as-tu vécu la transition vers la retraite ?
Quand j’ai pris ma retraite à 62 ans, il y avait 15 ans que je ne travaillais plus. J’avais fait ce choix à la suite d’un drame familial qui nous avait frappé et que j’avais dû assumer. Donc, cette étape de la retraite n’a rien changé pour moi. J’avais déjà pris l’habitude de m’investir dans d’autres domaines que professionnel. J’ai appris le chinois, écrit un livre, tenu un blog, eu de nombreux engagements bénévoles.
Après quelques années à la retraite, qu’est-ce qui a déclenché l’idée de créer un podcast sur les femmes de +/- 50 ans et l’emploi ?
Mon dernier engagement bénévole était l’accompagnement de chercheurs d’emploi dans le cadre de l’association Solidarités Nouvelles face au chômage. J’y ai fait de nombreux accompagnements pendant 10 ans. Jusqu’à un jour de novembre 2020 où j’ai rencontré une femme de plus de 50 ans, dynamique, qualifiée, désespérée de ne pas retrouver de travail et d’être confrontée à des remarques âgistes déplacées de recruteurs. En rentrant chez moi, au volant de ma voiture, j’ai eu une illumination : je pourrais faire un podcast qui ferait entendre la voix de ces femmes dont on n’entend jamais parler. Le nom de Plaff s’est imposé au même moment.
Tu réalises 3 podcasts par mois ! C’est un rythme engageant. Qu’y gagnes-tu ? Comment tu organises ta vie ?
Je me suis vite aperçue que je ne pouvais pas seulement interviewer des femmes en galère. Il fallait aussi donner des explications et de l’espoir (d’ailleurs, ça correspondait mieux à ma nature). J’essaie donc de choisir une thématique que je décline de 3 points de vue : une femme témoin, une structure d’accompagnement qui intervient dans ce domaine, une experte. Par exemple, j’ai traité la création d’entreprise, la formation, j’ai en projet la santé, l’image de soi... Je publie les 8, 18 et 28 de chaque mois. 3 épisodes de 20 mn chacun, c’est sans doute plus de travail qu’un seul épisode par mois mais cela ne me coûte pas car j’aime beaucoup prendre des contacts, étudier un sujet, faire le montage. C’est très varié. J’ai plus de mal à faire la promotion des épisodes, ce qui est pourtant indispensable. Dans notre vie familiale, Plaff a eu pour conséquence de changer la répartition des tâches : mon mari a pris en charge les courses et les repas, j’en profite !
Pour toi, quel sera le moment d’arrêter ce projet ambitieux ?
Il est un peu tôt pour répondre. J’en suis à ma 2éme année et au 46ème épisode. Il y a encore beaucoup de sujets à traiter et l’actualité m’a rattrapée. Mais c’est vrai que je commence à réfléchir à ce que je ferai quand je serai gagnée par la routine ou la fatigue. Avec toutes les responsables d’associations dont j’ai fait connaissance, je pourrais peut-être reprendre du bénévolat.
Quel conseil souhaites-tu donner aux futur.e.s retraité.e.s ?
Aucun ! Je pense qu’il appartient à chacun et chacune de trouver ce qui lui convient, y compris de ne rien faire ! En ce qui me concerne, je sais que ma « fontaine de jouvence », c’est de ne pas rester enfermée face à moi-même et d’aller à la rencontre des autres.
Claire Flury [email protected]
Découvrir le site de Plaff https://bit.ly/3IGSNlE
Petra Bleschke, experte en transition travail – retraite, vous partage des astuces et conseils pour bien veillir.
Fabienne Bischoff, Responsable des Ressources Humaines chez W&H France et participante de notre parcours de formation LeaderConnexion partage avec nous ses réflexions sur le mot “OSER”.
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